Des belles mares de reproduction accueillantes pour les espèces et faciles à gérer

Mise en place et gestion

Ce projet qui cible trois espèces prévoit la mise en place ou la restauration de 600 mares de reproduction.

Comme condition préalable il faut s’assurer que ces points d’eau restent étanches sur une longue durée, tout en conservant leur caractère pionnier identique à celui de mares naturelles. Parmi ces impératifs c’est l’absence de prédateurs tels des larves de libellules et autres flotteurs de surface qui est prioritaire. La concurrence des Grenouilles rousses, des Grenouilles vertes et des Tritons est également à éviter. Dans leur milieu naturel, les mares de reproduction des Sonneurs à ventre jaune et des Crapauds calamites sont des pièces d’eau temporaires qui disparaissent mais qui se reforment ailleurs.

Dès lors que ces mares temporaires n’accueillent de l’eau que sur une courte durée, les prédateurs et autres concurrents n’ont pas le temps de s’y installer. Cet avantage est mis à profit par les larves de Sonneurs à ventre jaune, de Crapauds calamites et aussi des Crapauds accoucheurs, le risque étant qu’un assèchement trop précoce peut alors compromettre l’accomplissement des métamorphoses avec d’adopter un mode de vie terrestre. Comme adaptation, ces espèces pionnières ont la capacité de déposer plusieurs pontes au cours du printemps et de l’été. Lorsque ces eaux se réchauffent sous le soleil estival, cela va même accélérer les éclosions et les métamorphoses. De ce fait, ces espèces pionnières privilégient des eaux peu profondes pouvant se réchauffer rapidement.

Des flaques et des ornières: des prototypes de points d’eau pour espèces pionnières

Parmi les habitats de substitution ce sont les ornières d’engins lourds qui accueillent les eaux pionnières par excellence. Dans les chantiers d’exploitation de matières premières, le trafic d’engins renouvelle sans cesse des zones creuses au sein desquelles l’eau se réchauffe rapidement, pouvant s’assécher avant que la prochaine pluie n’y refasse le plein.

Lorsque de tels chantiers cessent leur activité, il importe d’y simuler un trafic d’engins pour conserver ce caractère pionnier des points d’eau. Ces interventions sont à effectuer en priorité en hiver, lorsque les animaux se sont retirés dans leurs gîtes, mais il convient aussi d’y prévoir des passages pendant d’autres saisons afin de stabiliser le lit des ornières.

De telles interventions sont menées régulièrement dans le site du champ de manœuvres d‘Aachen-Brand/Münsterbusch. Soutenues par le personnel militaire d‘Aachen, ces opérations contribuent à entretenir des ornières que fréquentent les amphibiens pour leurs pontes.

Des espaces aquatiques pionniers à entretenir

Dans de nombreuses réserves on ne peut circuler ou les substrats susceptibles d’être étanchéifiés tels des argiles limoneux font défaut. Dans pareil cas, il peut être envisagé d’y aménager des mares à fond étanche. Il conviendra toutefois de pouvoir les assécher temporairement en évacuant l’eau, tout en transférant les prédateurs dans des mares permanentes. Par le passé, les associations dont le groupe de travail Protection de la Nature de la Station Biologique ont privilégié des mares sur bâches ou étanchéifiées avec des films PE. Toutefois il s’est avéré que ce matériel est difficile à nettoyer et qu’il est très fragile. Les bassins de jardins remplissent certes bien leurs fonctions, mais leur nettoyage est très prenant car il faut déterrer la mare en entier. Dans des espaces publics, ce type de bassin peut parfois être dégradé par des actes de vandalisme.

Des bassins bétonnés- la nouvelle génération de mares artificielles

Il existe différents types de bassins bétonnés robustes et d’usage facile comme ceux développés dans les Pays Bas par la Fondation "Instandsetzung von kleinen Landschaftselementen in Limburg" sous le label IKL. Ils ne craignent pas le gel, sont d’accès facile et se laissent nettoyer sans les endommager. Dans le cadre du projet, deux de ces modèles ont été sélectionnés: il s’agit d’une part d’anneaux de puits en béton de tailles variables disponibles chez des entreprises spécialisées, d’autre part de bassins bétonnés avec revêtement EPDM en caoutchouc aménagés sur place.

Anneaux en béton: faciles à nettoyer, mais à parois raides

Les buses à socle bétonné sont dotées ultérieurement d’un drain permettant de les vidanger facilement pour l’hiver. Le tuyau de vidange légèrement incliné évacue les eaux vers une fosse d’infiltration. Jusqu’à ce jour, ce sont des anneaux de 1 à 2 mètres de diamètre et d’une hauteur de 40 cm qui ont été utilisés. Des pierres et autres structures sont disposées dans les anneaux pour permettre aux amphibiens d’y pénétrer ou d’en ressortir, offrant en même temps des cachettes pour leur progéniture y compris pour les têtards. Ces anneaux ne se prêtent pas pour les Crapauds calamites tributaires de rives très plates pour leurs parades et accouplements.

Bassins construits sur place: une formule tout terrain

Des bassins construits sur place consistent en un lit bâché recouvert d’un béton plastifié. Ils peuvent être de taille et de profondeur variables. Comme préalable à leur mise en place il convient de considérer que le site doit être accessible aux engins, y compris à des bétonnières mobiles. Par ailleurs, le substrat ne doit pas être rocheux ou au moins doit pouvoir être excavé.

Ces bassins peuvent être modelés de différentes manières et peuvent également être profilés avec des berges en pente douce. Cette option permet d’adapter ces mares aux besoins des trois espèces cibles. A présent, la zone du projet abrite déjà des bassins de tailles oscillant de 5 à 80 m2 de surface en eau pour des profondeurs de 40 à 80 cm. Lorsque le terrain s’y prête, ces bassins peuvent aussi être pourvus d’un drain.

Des bassins de ce type plus profond et qui ne pourront geler complètement sont destinés à accueillir des Crapauds accoucheurs dont les larves qui n’éclosent que tardivement peuvent encore hiverner. Les larves de cette espèce ne souffrent guère de la concurrence, et de ce fait, ces bassins accueillant des Crapauds accoucheurs ne requièrent pas de nettoyages fréquents. Les Sonneurs à ventre jaune n’utilisent ces bassins que lorsqu’ils sont récents et qu’ils viennent d’être nettoyés.

Des mares à fond argileux – l’alternative naturelle

Des tests sont à l’étude pour appréhender si des mares en zone de labours à lit argileux présenten un intérêt. Un revêtement d’argile d’une épaisseur de 50 cm est mis en place dans une dépression profonde.

Ein Bagger legt ein Laichgewässer für Gelbbauchunken anDans le Münsterbusch, les chenilles de réservoir autrefois remplies d’eau, aujourd’hui les excavatrices créent les auges. © Biologische Station StädteRegion Aachen e.V.
PE-Becken eignen sich für GelbbauchunkenMise en place d’un bassin à revêtement de bâche.© Biologische Station StädteRegion Aachen e.V.
Brunnenring mit AblassAnneaux de puit doté d’un socle et d’un drain pour l’évacuation de l’eau.© Biologische Station StädteRegion Aachen e.V.
Schachtringe als LaichgewässerLes pierres servent d’aide à la sortie aux crapauds et autres animaux. © Biologische Station StädteRegion Aachen e.V.
HüllenkreisbaggerUne pelle circulaire à coque est utilisée pour la construction des eaux en béton. © Biologische Station StädteRegion Aachen e.V.
Schachtringe als LaichgewässerDe nombreux puits sous forme d’anneaux sont destinés à accueillir des Sonneurs à ventre jaune en quête de lieu de reproduction.© Biologische Station StädteRegion Aachen e.V.
Betonbecken für GeburtshelferkrötenPlus de dix bassins en béton pour crapauds calamite ont été créés sur le Noppenberg.© Biologische Station StädteRegion Aachen e.V.
Bau eines Betonbeckens als Amphibien-LaichgewässerEn cliquant sur l’image vous pourrez visionner cette opération© Farina Grassmann